mardi 22 septembre 2015

Pierre Christophe met le cap sur Valparaiso


Pour chacun d'entre nous, le port est synonyme de voyage. Il possède ce parfum d'aventure dont le cœur à besoin. Certes, c'est un cliché ; mais rien ne donne plus envie de partir que la vue de ces voiliers, un jour de grand soleil …


Le nom de Valparaiso résonne dans notre imaginaire comme un bout du monde, un lieu mythique. Cela explique peut-être que Pablo Neruda y écrivit ses plus belles pages; inspiré par l'empilage de ses maisons colorées dominant la mer. Aujourd'hui, cet endroit magique constitue l’escale musicale de Pierre Christophe pour son nouvel opus et c'est un joli choix.

Déjà, l'illustration de la jaquette révèle un talent caché celui du bassiste, Raphaël Dever, qui réalise ici une miniature de la ville. Dommage qu’il ne s'agisse pas d'un bon vieux vinyle, cela aurait permis d’apprécier davantage ce coloriste dont la patte n’est pas sans rappeler celle d'un Chagall.




Ici, la musique est somptueuse, dansante et profonde. Pierre livre son âme de poète et démontre, une fois encore, sa capacité à varier le climat de ses compositions tout en confirmant son sens de l'exigence.

Après l'hommage à Jaki Byard, sorte de référence, et le beau Frozen Tears paru en 2010, il s’affirme comme l’un des compositeurs dont le jazz français devrait se flatter.

Il y a parfois du Nino Rota dans ses notes autant que du Bill Evans dans ses solos. On pense aussi au regretté Brubeck de la grande époque. Mais, c'est d'abord du Pierre Christophe.

Je vous laisse donc savourer "Relaxin’ At Battery Park", "Isla Negra" ou "Renaissance", nouveaux standards du pianiste.

Citons les hommes qui servent le projet et s’expriment dans le  disque: Olivier Zanot à l’alto, Raphaël Dever à la basse et l’incontournable Mourad Benhammou à la batterie.

Merci Pierre pour ce nouveau chapitre en te souhaitant de visiter d'autres lieux avec autant d'intelligence.